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[[Fichier:Etape4 massacre.png|vignette]]
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    | Question 8 :Que se passe-t-il ? Décris la scène.Aide : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Fleuriot_de_Langle      Question 9 :Combien de marins de l'expédition trouvèrent-ils la mort à cette occasion ?Aide : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tutuila      Question 10 :Aux abords de quelle île a eu lieu ce massacre ?Aide : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tutuila |
|Question 8 :Que se passe-t-il ? Décris la scène.Aide : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Fleuriot_de_Langle
Question 9 :Combien de marins de l'expédition trouvèrent-ils la mort à cette occasion ?Aide : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tutuila
Question 10 :Aux abords de quelle île a eu lieu ce massacre ?
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L’habituel ballet des pirogues commence autour des vaisseaux. Les indigènes proposent des cochons de lait et des fruits que l’on achète avec de la verroterie. A la pointe du jour une centaine de pirogues entourent les frégates. Les Français font une première descente à terre pour faire de l’eau. Arrivés sur la plage, les matelots sont protégés par une double haie de soldats en armes. Un premier incident survient alors qu’un indien tente de monter dans une chaloupe. Il faut le rejeter à l’eau en tirant des coups de fusil en l’air. Lapérouse tente de s’approcher du village où des huttes bien rangées entourent une pelouse. Il observe que les indigènes sont de grande taille, avec un teint basané et qu’ils sont couverts de cicatrices suggérant de récents combats. Lapérouse, avec son habituelle prudence ou méfiance, \[...\] ordonne le repli à bord et appareille avant la nuit.
L’habituel ballet des pirogues commence autour des vaisseaux. Les indigènes proposent des cochons de lait et des fruits que l’on achète avec de la verroterie. A la pointe du jour une centaine de pirogues entourent les frégates. Les Français font une première descente à terre pour faire de l’eau. Arrivés sur la plage, les matelots sont protégés par une double haie de soldats en armes. Un premier incident survient alors qu’un indien tente de monter dans une chaloupe. Il faut le rejeter à l’eau en tirant des coups de fusil en l’air. Lapérouse tente de s’approcher du village où des huttes bien rangées entourent une pelouse. Il observe que les indigènes sont de grande taille, avec un teint basané et qu’ils sont couverts de cicatrices suggérant de récents combats. Lapérouse, avec son habituelle prudence ou méfiance, \[...\] ordonne le repli à bord et appareille avant la nuit.
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== 1) La définition du "bon sauvage" ==
== La définition du "bon sauvage" ==


Les Européens, en arrivant sur d’immenses caravelles, possédant des armes à poudre ainsi que des chevaux, ont fortement intrigué ou impressionné les autochtones, plaçant les explorateurs et leur équipage dans une position de supériorité. Originellement le « bon sauvage » est donc un terme assez péjoratif, réduisant ces tribus à des sauvages ignorants et benêts, vivant sans ordre ni codes sociaux et n’étant pas vraiment humains.
Les Européens, en arrivant sur d’immenses caravelles, possédant des armes à poudre ainsi que des chevaux, ont fortement intrigué ou impressionné les autochtones, plaçant les explorateurs et leur équipage dans une position de supériorité. Originellement le « bon sauvage » est donc un terme assez péjoratif, réduisant ces tribus à des sauvages ignorants et benêts, vivant sans ordre ni codes sociaux et n’étant pas vraiment humains.
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''Source : Projet Lapérouse - Centre universitaire Jean-François Champollion''
''Source : Projet Lapérouse - Centre universitaire Jean-François Champollion''


== 2) Journal de bord de J.-F. de Lapérouse : Après le massacre de Tutuila (Samoa), le 11 décembre 1787 ==
== Journal de bord de J.-F. de Lapérouse : Après le massacre de Tutuila (Samoa), le 11 décembre 1787 ==


Mon opinion sur les peuples incivilisés était fixée depuis longtemps ; mon voyage n’a pu que m’y affermir : J’ai trop, à mes périls, appris à les connaître. Je suis cependant mille fois plus en colère contre les philosophes qui exaltent tant les sauvages, que contre les sauvages eux-mêmes. Ce malheureux Lamanon, qu’ils ont massacré, me disait la veille de sa mort, que ces hommes valaient mieux que nous. Rigide observateur des ordres consignés dans mes instructions, j’ai toujours usé avec eux de la plus grande  modération ; mais je vous avoue que si je devais faire une nouvelle campagne de ce genre, je demanderais d’autres ordres. Un navigateur, en quittant l’Europe, doit considérer les sauvages comme des ennemis, très faibles à la vérité, qu’il serait peu généreux  d’attaquer sans motif, qu’il serait barbare de détruire, mais qu’on a le droit de prévenir lorsqu’on y est autorisé par de justes soupçons.
Mon opinion sur les peuples incivilisés était fixée depuis longtemps ; mon voyage n’a pu que m’y affermir : J’ai trop, à mes périls, appris à les connaître. Je suis cependant mille fois plus en colère contre les philosophes qui exaltent tant les sauvages, que contre les sauvages eux-mêmes. Ce malheureux Lamanon, qu’ils ont massacré, me disait la veille de sa mort, que ces hommes valaient mieux que nous. Rigide observateur des ordres consignés dans mes instructions, j’ai toujours usé avec eux de la plus grande  modération ; mais je vous avoue que si je devais faire une nouvelle campagne de ce genre, je demanderais d’autres ordres. Un navigateur, en quittant l’Europe, doit considérer les sauvages comme des ennemis, très faibles à la vérité, qu’il serait peu généreux  d’attaquer sans motif, qu’il serait barbare de détruire, mais qu’on a le droit de prévenir lorsqu’on y est autorisé par de justes soupçons.


''Source : Un voyage de découverte au siècle des Lumières  - Musée national de la marine''
''Source : Un voyage de découverte au siècle des Lumières  - Musée national de la marine''