Vanikoro
| Nom : | Vanikoro |
|---|---|
| Date de découverte : | 1606 (Habitée de puis la préhistoire) |
| Découvreur(s) : | Quiros |
| Localisation : | Îles Salomon |
Histoire
Histoire ancienne
L'île de Vanikoro a été peuplée par des populations austronésiennes il y a au moins 2000 ans[1] ; de cette première migration descend la population dite mélanésienne (non-polynésienne), locutrice des trois langues non-polynésiennes de l'île (teanu, lovono, tanema).
Plus récemment, le sud de l'île de Vanikoro a été visité par des populations polynésiennes en provenance de Tikopia. Les deux populations cohabitent dans l'île jusqu'à nos jours.
En 1606, le navigateur portugais Quiros, sous les ordres d'Álvaro de Mendaña, décrit l'archipel de Santa-Cruz et la grande terre qu'il appelle Manicolo, un an après le naufrage de la Santa Isabel. En 1791, l'officier anglais Edward Edwards sur le Pandora, passe à proximité et baptise l'île Pitt.
Le naufrage de La Pérouse
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C'est à Vanikoro que les navires de l'expédition de La Pérouse firent naufrage en 1788.
Le navigateur irlandais Peter Dillon a raconté comment, présent sur l'île voisine de Tikopia en 1826, il acheta un jour la garde d'une épée que les habitants conservaient précieusement. Ces derniers lui racontèrent les conditions de naufrage de deux bateaux quelques années plus tôt sur une île voisine, Vanikoro ; Dillon fit le rapprochement avec les bateaux de l'expédition Lapérouse, dont tous les navigateurs de la région cherchaient la trace depuis une quarantaine d'années.
Dillon ramena la garde de l'épée attribuée à Lapérouse au royaume de France. Revenu ensuite à Tikopia, il embarque quelques habitants et un Blanc nommé Martin Burshart jusqu'à Vanikoro, où il retrouve traces et témoignages du naufrage en 1827. Il racontera ses découvertes peu après dans un ouvrage[2].
Pendant la même période, de 1826 à 1829, le capitaine Dumont d'Urville mène son premier voyage dans l'océan austral qu'il termine, après avoir appris la découverte de Dillon, en faisant un détour par Vanikoro. Il récupère du mobilier de la Boussole et en fait élever sur place un monument à la mémoire de Lapérouse et de ses compagnons. François-Edmond Pâris continue son enquête d'ethnographie nautique en dessinant le plan d'une pirogue du village de Manerai : les projections permettent de représenter à plat les objets en trois dimensions, et il applique la même échelle qu'aux autres pirogues[3]. Deux peintres officiels de l'expédition, Ernest Goupil puis Louis Le Breton, ont réalisé plusieurs tableaux de paysages côtiers.
En 2005, les épaves de la Boussole et de l'Astrolabe, les deux navires de La Pérouse sont formellement identifiées par l'association Salomon, au sud de l'île de Banie, ainsi que les traces d'un campement à terre occupé durant plusieurs années.
L'ethnolinguiste Alexandre François recueille et enregistre un témoignage oral en langue teanu : La légende de Lapérouse, Version du Chef Willy Usao qui corrobore ces découvertes.
- ↑ Kirch, Patrick V. Mangaasi-style ceramics from Tikopia and Vanikoro and their implications for East Melanesian prehistory. Bulletin of the Indo-Pacific Prehistory Association 3 (1982): 67-76.
- ↑ Dillon, Peter. Voyage aux îles de la mer du Sud, en 1827 et 1828, et relation de la découverte du sort de La Pérouse: dédié au roi (Charles X). Pillet ainé, 1830.
- ↑ Géraldine Barron-Fortier, Entre tradition et innovation : itinéraire d'un marin, Edmond Pâris (1806-1893), thèse de doctorat soutenue le 8 avril 2015 disponible sur HAL-SHS (Hyper Article en Ligne - Sciences de l'Homme et de la Société)