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Plus récemment, le sud de l'île de Vanikoro a été visité par des [https://fr.wikipedia.org/wiki/Polyn%C3%A9siens populations polynésiennes] en provenance de [https://fr.wikipedia.org/wiki/Tikopia Tikopia]. Les deux populations cohabitent dans l'île jusqu'à nos jours.
Plus récemment, le sud de l'île de Vanikoro a été visité par des [https://fr.wikipedia.org/wiki/Polyn%C3%A9siens populations polynésiennes] en provenance de [https://fr.wikipedia.org/wiki/Tikopia Tikopia]. Les deux populations cohabitent dans l'île jusqu'à nos jours.


En 1606, le navigateur portugais Quiros, sous les ordres d'[https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%81lvaro_de_Menda%C3%B1a Álvaro de Mendaña], décrit l'archipel de Santa-Cruz et la grande terre qu'il appelle ''Manicolo'', un an après le naufrage de la ''Santa Isabel''<ref>{{Article
En 1606, le navigateur portugais Quiros, sous les ordres d'[https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%81lvaro_de_Menda%C3%B1a Álvaro de Mendaña], décrit l'archipel de Santa-Cruz et la grande terre qu'il appelle ''Manicolo'', un an après le naufrage de la ''Santa Isabel''. En 1791, l'officier anglais [https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Edwards_(amiral) Edward Edwards] sur le Pandora, passe à proximité et baptise l'île Pitt.
|langue=fr
|auteur1=Bernard Grunberg
|titre=Pedro Fernandez De Quirós, Histoire de la découverte des régions australes. Îles Salomon, Marquises, Santa Cruz, Tuamotu, Cook du Nord et Vanuatu
|périodique=Caravelle
|volume=81
|numéro=1
|date=2003
|pages=330-331
|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/carav_1147-6753_2003_num_81_1_1455_t1_0330_0000_3
|consulté le=30 juillet 2017
}}.</ref>. En 1791, l'officier anglais [https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Edwards_(amiral) Edward Edwards] sur le Pandora, passe à proximité et baptise l'île Pitt.


=== Le naufrage de La Pérouse ===
=== Le naufrage de La Pérouse ===
{{Article détaillé|Expéditions menées sur les traces de La Pérouse}}
 
[[Fichier:Inauguration du monument a Laperouse.png|thumb|<center>Inauguration du Monument élevé à Lapérouse à Vanikoro<ref>Les Navigateurs français: histoire des navigations, découvertes et colonisations françaises, Léon Guérin, 1846.</ref>.</center>]]
[[Fichier:Inauguration du monument a Laperouse.png|thumb|<center>Inauguration du Monument élevé à Lapérouse à Vanikoro]]
[[Fichier:Durville-Vanikoro-Pirogue.jpg|thumb|right|<center>Plan et élévation d'une grande pirogue du village de Manerai, François-Edmond Pâris, expédition d'Urville</center>]]
[[Fichier:Durville-Vanikoro-Pirogue.jpg|thumb|right|<center>Plan et élévation d'une grande pirogue du village de Manerai, François-Edmond Pâris, expédition d'Urville</center>]]


C'est à Vanikoro que les navires de l'[[expédition de La Pérouse]] firent naufrage en [[1788]].
C'est à Vanikoro que les navires de l'[https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9dition_de_La_P%C3%A9rouse expédition de La Pérouse] firent naufrage en 1788.


Le navigateur irlandais [[Peter Dillon]] a raconté comment, présent sur l'île voisine de [[Tikopia]] en 1826, il acheta un jour la [[Garde (arme blanche)|garde d'une épée]] que les habitants conservaient précieusement. Ces derniers lui racontèrent les conditions de naufrage de deux bateaux quelques années plus tôt sur une île voisine, Vanikoro ; Dillon fit le rapprochement avec les bateaux de l'expédition Lapérouse, dont tous les navigateurs de la région cherchaient la trace depuis une quarantaine d'années.
Le navigateur irlandais [https://fr.wikipedia.org/wiki/Peter_Dillon Peter Dillon] a raconté comment, présent sur l'île voisine de [https://fr.wikipedia.org/wiki/Tikopia Tikopia] en 1826, il acheta un jour la [https://fr.wikipedia.org/wiki/Garde_(arme_blanche) garde d'une épée] que les habitants conservaient précieusement. Ces derniers lui racontèrent les conditions de naufrage de deux bateaux quelques années plus tôt sur une île voisine, Vanikoro ; Dillon fit le rapprochement avec les bateaux de l'expédition Lapérouse, dont tous les navigateurs de la région cherchaient la trace depuis une quarantaine d'années.


Dillon ramena la garde de l'épée attribuée à Lapérouse au royaume de France. Revenu ensuite à Tikopia, il embarque quelques habitants et un Blanc nommé Martin Burshart jusqu'à Vanikoro, où il retrouve traces et témoignages du naufrage en [[1827]]. Il racontera ses découvertes peu après dans un ouvrage<ref>Dillon, Peter. ''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65456694 Voyage aux îles de la mer du Sud, en 1827 et 1828, et relation de la découverte du sort de La Pérouse: dédié au roi (Charles X)]''. Pillet ainé, 1830.</ref>.
Dillon ramena la garde de l'épée attribuée à Lapérouse au royaume de France. Revenu ensuite à Tikopia, il embarque quelques habitants et un Blanc nommé Martin Burshart jusqu'à Vanikoro, où il retrouve traces et témoignages du naufrage en 1827. Il racontera ses découvertes peu après dans un ouvrage<ref>Dillon, Peter. ''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65456694 Voyage aux îles de la mer du Sud, en 1827 et 1828, et relation de la découverte du sort de La Pérouse: dédié au roi (Charles X)]''. Pillet ainé, 1830.</ref>.


Pendant la même période, de 1826 à 1829, le capitaine [[Jules Dumont d'Urville|Dumont d'Urville]] mène son premier voyage dans l'océan austral qu'il termine, après avoir appris la découverte de Dillon, en faisant un détour par Vanikoro. Il récupère du mobilier de la ''Boussole'' et en fait élever sur place un monument à la mémoire de Lapérouse et de ses compagnons<ref>{{Ouvrage
Pendant la même période, de 1826 à 1829, le capitaine [https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Dumont_d%27Urville Dumont d'Urville] mène son premier voyage dans l'océan austral qu'il termine, après avoir appris la découverte de Dillon, en faisant un détour par Vanikoro. Il récupère du mobilier de la ''Boussole'' et en fait élever sur place un monument à la mémoire de Lapérouse et de ses compagnons. [https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Edmond_P%C3%A2ris François-Edmond Pâris] continue son enquête d'ethnographie nautique en dessinant le plan d'une pirogue du village de Manerai : les projections permettent de représenter à plat les objets en trois dimensions, et il applique la même échelle qu'aux autres pirogues<ref name="Géraldine Barron">Géraldine Barron-Fortier, Entre tradition et innovation : itinéraire d'un marin, Edmond Pâris (1806-1893), thèse de doctorat soutenue le 8 avril 2015 [https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-01142005/ disponible] sur HAL-SHS (Hyper Article en Ligne - Sciences de l'Homme et de la Société)</ref>. Deux peintres officiels de l'expédition, [https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Goupil Ernest Goupil] puis [https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Le_Breton Louis Le Breton], ont réalisé plusieurs tableaux de paysages côtiers.
|langue=fr
|auteur1=Arthur Mangin
|titre=Voyages et Découvertes outre-mer au XIXe siècle
|sous-titre=Illustrations par Durand-Brager
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|année=1863
|pages totales=536
|passage=126-133
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|consulté le=21 juillet 2017
}}.</ref>. [[François-Edmond Pâris]] continue son enquête d'ethnographie nautique en dessinant le plan d'une pirogue du village de Manerai : les projections permettent de représenter à plat les objets en trois dimensions, et il applique la même échelle qu'aux autres pirogues<ref name="Géraldine Barron">Géraldine Barron-Fortier, Entre tradition et innovation : itinéraire d'un marin, Edmond Pâris (1806-1893), thèse de doctorat soutenue le 8 avril 2015 [https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-01142005/ disponible] sur HAL-SHS (Hyper Article en Ligne - Sciences de l'Homme et de la Société)</ref>. Deux peintres officiels de l'expédition, [[Ernest Goupil]] puis [[Louis Le Breton]], ont réalisé plusieurs tableaux de paysages côtiers.


En 2005, les épaves de [[La Boussole et l'Astrolabe|''la Boussole'' et de ''l'Astrolabe'']], les deux navires de [[Jean-François Galaup de La Pérouse|La Pérouse]] sont formellement identifiées par l'association Salomon, au sud de l'[[Banie (île)|île de Banie]], ainsi que les traces d'un campement à terre occupé durant plusieurs années<ref>{{Lien web
En 2005, les épaves de ''la Boussole'' et de ''l'Astrolabe'', les deux navires de La Pérouse sont formellement identifiées par l'association Salomon, au sud de l'[https://fr.wikipedia.org/wiki/Banie_(%C3%AEle) île de Banie], ainsi que les traces d'un campement à terre occupé durant plusieurs années.
|langue=fr
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|titre=Récit chronologique des travaux de l'Association Salomon
|auteur=Association Salomon
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}}.</ref>.


Le {{date-|6 mai 2005}}, l'ethnolinguiste Alexandre François recueille et enregistre un témoignage oral en langue ''teanu'' : ''La légende de Lapérouse, Version du Chef Willy Usao'' qui corrobore ces découvertes<ref>{{Ouvrage
L'ethnolinguiste Alexandre François recueille et enregistre un témoignage oral en langue ''teanu'' : ''La légende de Lapérouse, Version du Chef Willy Usao'' qui corrobore ces découvertes.
|langue=fr
|auteur1=Association Salomon
|auteur2=Alexandre François (chapitre)
|titre=Le mystère Lapérouse ou le rêve inachevé d’un roi
|sous-titre=Mystère des langues, magie des légendes
|lieu=Paris
|éditeur=Éditions de Conti
|année=2008
|pages totales=399
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|isbn=978-2-35103-012-7
|lire en ligne=http://alex.francois.free.fr/data/AlexFrancois_2008_Extrait-livre-Laperouse_preprint.pdf
|consulté le=2 septembre 2017
}}.</ref>.

Dernière version du 5 décembre 2024 à 08:38

Vanikoro
Identitié
Nom : Vanikoro
Date de découverte : 1606 (Habitée de puis la préhistoire)
Découvreur(s) : Quiros
Localisation : Îles Salomon
Informations supplémentaires
 


Histoire

Histoire ancienne

L'île de Vanikoro a été peuplée par des populations austronésiennes il y a au moins 2000 ans[1] ; de cette première migration descend la population dite mélanésienne (non-polynésienne), locutrice des trois langues non-polynésiennes de l'île (teanu, lovono, tanema).

Plus récemment, le sud de l'île de Vanikoro a été visité par des populations polynésiennes en provenance de Tikopia. Les deux populations cohabitent dans l'île jusqu'à nos jours.

En 1606, le navigateur portugais Quiros, sous les ordres d'Álvaro de Mendaña, décrit l'archipel de Santa-Cruz et la grande terre qu'il appelle Manicolo, un an après le naufrage de la Santa Isabel. En 1791, l'officier anglais Edward Edwards sur le Pandora, passe à proximité et baptise l'île Pitt.

Le naufrage de La Pérouse

Inauguration du Monument élevé à Lapérouse à Vanikoro
Plan et élévation d'une grande pirogue du village de Manerai, François-Edmond Pâris, expédition d'Urville

C'est à Vanikoro que les navires de l'expédition de La Pérouse firent naufrage en 1788.

Le navigateur irlandais Peter Dillon a raconté comment, présent sur l'île voisine de Tikopia en 1826, il acheta un jour la garde d'une épée que les habitants conservaient précieusement. Ces derniers lui racontèrent les conditions de naufrage de deux bateaux quelques années plus tôt sur une île voisine, Vanikoro ; Dillon fit le rapprochement avec les bateaux de l'expédition Lapérouse, dont tous les navigateurs de la région cherchaient la trace depuis une quarantaine d'années.

Dillon ramena la garde de l'épée attribuée à Lapérouse au royaume de France. Revenu ensuite à Tikopia, il embarque quelques habitants et un Blanc nommé Martin Burshart jusqu'à Vanikoro, où il retrouve traces et témoignages du naufrage en 1827. Il racontera ses découvertes peu après dans un ouvrage[2].

Pendant la même période, de 1826 à 1829, le capitaine Dumont d'Urville mène son premier voyage dans l'océan austral qu'il termine, après avoir appris la découverte de Dillon, en faisant un détour par Vanikoro. Il récupère du mobilier de la Boussole et en fait élever sur place un monument à la mémoire de Lapérouse et de ses compagnons. François-Edmond Pâris continue son enquête d'ethnographie nautique en dessinant le plan d'une pirogue du village de Manerai : les projections permettent de représenter à plat les objets en trois dimensions, et il applique la même échelle qu'aux autres pirogues[3]. Deux peintres officiels de l'expédition, Ernest Goupil puis Louis Le Breton, ont réalisé plusieurs tableaux de paysages côtiers.

En 2005, les épaves de la Boussole et de l'Astrolabe, les deux navires de La Pérouse sont formellement identifiées par l'association Salomon, au sud de l'île de Banie, ainsi que les traces d'un campement à terre occupé durant plusieurs années.

L'ethnolinguiste Alexandre François recueille et enregistre un témoignage oral en langue teanu : La légende de Lapérouse, Version du Chef Willy Usao qui corrobore ces découvertes.

  1. Kirch, Patrick V. Mangaasi-style ceramics from Tikopia and Vanikoro and their implications for East Melanesian prehistory. Bulletin of the Indo-Pacific Prehistory Association 3 (1982): 67-76.
  2. Dillon, Peter. Voyage aux îles de la mer du Sud, en 1827 et 1828, et relation de la découverte du sort de La Pérouse: dédié au roi (Charles X). Pillet ainé, 1830.
  3. Géraldine Barron-Fortier, Entre tradition et innovation : itinéraire d'un marin, Edmond Pâris (1806-1893), thèse de doctorat soutenue le 8 avril 2015 disponible sur HAL-SHS (Hyper Article en Ligne - Sciences de l'Homme et de la Société)